Ce document vous aidera grandement si vous n'avez jamais piloté de cerf-volant, ou si vous pensez ne pas maîtriser les bases du pilotage. En lisant ces quelques lignes, vous éviterez de commettre beaucoup d'erreurs et vous vous épargnerez des heures de doute et d'énervement.

Si vous observez scrupuleusement les conseils donnés dans ces lignes, votre cerf-volant doit décoller et évoluer sans difficulté. Si ce n'est pas le cas, vous avez sans doute un appareil inadapté aux conditions de vent dans votre région. Dans ce cas, ne désespérez pas et consultez la page sur le choix d'un cerf-volant destiné aux débutants.

A la maison Avant de gagner le terrain, vérifiez que vous n'oubliez rien. Emportez votre cerf-volant dans son fourreau de protection, un set de lignes (ce sont les fils de retenue qui permettent de diriger le cerf-volant) et des poignées. Ce sont les trois choses nécessaires et suffisantes pour piloter. Toutefois, il n'est pas inutile de se munir aussi de la notice de l'appareil.
Précautions :

 

Essayez de monter et de démonter l'appareil chez vous, dans de bonnes conditions. Si vous n'y parvenez pas chez vous, vous y arriverez encore moins sur le terrain. Ceci vous permettra aussi de vérifier qu'il ne manque aucune pièce. Faites bien attention à la manière dont est plié l'appareil lorsqu'il est neuf et essayez de le replier de la même manière chaque fois que vous le rangez.

Sur le terrain

Le vent :

 

Si vous désirez éviter beaucoup de contrariétés, prenez vos premières leçons de pilotage par vent modéré et régulier, c'est-à-dire entre 10 et 20 km/h. Si le vent est faible, vous n'aurez pas les aptitudes suffisantes pour maintenir l'appareil en vol. En revanche, si le vent dépasse 20 km/h, le vol et les rotations très rapides du cerf-volant mettront à l'épreuve vos réflexes et accroîtront le risque d'un crash destructeur.

L'assemblage :

 

La première chose à faire est d'assembler votre cerf-volant (vous pouvez vous aider de la notice jointe). La notice indique aussi les réglages à utiliser en fonction des conditions de vent. Faites très attention à ces informations dès le début, elles ont une grande influence sur le pilotage de l'appareil. Un mauvais réglage peut rendre le cerf-volant impossible à piloter.

Les lignes :

 

Ce sont les fils de retenue ou cordes qui servent à diriger l'appareil. Si vos finances l'autorisent privilégiez les lignes en polyéthylène dont le faible étirement permet un pilotage précis. Si vous disposez de lignes d'initiation, ne tardez pas à investir dans du matériel plus performant, vos progrès n'en seront que plus rapides.

Dans tous les cas, assurez-vous de bien employer les lignes recommandées pour votre cerf-volant tant en résistance qu'en longueur. Cette information se trouve... sur votre notice. Si vous utilisez des lignes trop longues ou trop lourdes, votre cerf-volant sera trop lent et aura beaucoup de difficultés à s'élever. Si, au contraire, vous employez des lignes trop légères, vous risquez de les rompre à la première rafale de vent.

Il est impératif que vos deux lignes soient exactement de même longueur (une différence inférieure à 1 cm est acceptable, mais une parfaite égalité est de loin préférable), car sinon, votre appareil aura toujours tendance à virer du côté où la ligne est la plus courte.

Prenez soin de vos lignes :

 

Si vous possédez des lignes en polyéthylène, vous devez protéger du frottement chaque extrémité par une gaine ou une boucle faite sur un bout de Dacron. En effet, ce matériau est extrêmement sensible aux frottements. Par ailleurs, il a le point de fusion les plus bas de tous les matériaux utilisés pour fabriquer des lignes. Qu'est-ce que cela signifie ? Tout simplement que, si en vol, vous croisez vos lignes avec celles d'un autre pilote qui ne sont pas en polyéthylène (donc bien meilleur marché), ce sont vos fils de retenue qui se couperont !

Précautions élémentaires :

 

  • N'enroulez jamais les lignes sur votre main ou sur votre bras. Cela risque de provoquer un enchevêtrement monstrueux. Rangez toujours vos lignes sur un enrouleur.
  • Déroulez toujours les lignes dans le sens où vous les avez enroulées. Si vous déroulez dans le sens inverse, vous provoquerez une torsade à chaque tour d'enrouleur.
  • Différenciez la ligne droite de la gauche en marquant la ligne droite à ses deux extrémités à l'aide d'un marqueur permanent, ou en les munissant de gaines de protection de couleurs différentes. (Par convention, la gaine de la ligne gauche est toujours la plus sombre. Exemple : Noir à gauche, Rouge à droite). Pourquoi différencier les deux lignes ? Simplement parce que si vous inversez les lignes, toutes les commandes seront inversées et votre appareil s'écrasera immédiatement après son décollage.
Les poignées :

 

Enfin, a vous de choisir les poignées auxquelles fixer vos lignes. Certaines servent en même temps d'enrouleur. D'autres nécessitent un enrouleur séparé.

Les sangles sont sans doute les poignées les plus pratiques et les plus polyvalentes.

 

Le décollage

Avant de décoller, prenez quelques instants pour faire une inspection de votre cerf-volant. Vérifiez que :

  • Les vergues supérieure et inférieure sont correctement insérées dans les connecteurs.
  • Toutes les brides sont libres et non enroulées autour des vergues ou des poussoirs de voile.
  • Le bridage est correctement réglé pour les conditions de vent.

Ensuite, attachez vos lignes au bridage du cerf-volant par un noeud "tête d'alouette" comme représenté sur la figure ci-dessous.

 
 

Placez votre cerf-volant sur le dos, dans le vent, le nez à l'opposé de vous et déroulez les lignes en marchant directement face au vent.

Placez-vous en face de votre cerf-volant, bien détendu. Mettez vos mains au niveau de votre poitrine, les bras semi-fléchis. Conservez les bras bien souples et proches de votre corps. Vous perdrez rapidement le contrôle si vous écartez les mains ou si vous levez les bras au-dessus de votre tête.

Tirez délicatement sur les lignes, de manière à relever le nez de l'appareil. Assurez-vous que rien sur le terrain n'emprisonne votre cerf-volant ou vos lignes. En conservant le cerf-volant dans cette position, étendez vos bras devant vous à hauteur des épaules. Rapidement, reculez d'un pas en même temps que vous ramenez vigoureusement vos bras en arrière aussi loin que possible. Votre appareil doit alors quitter le sol. Une fois qu'il est en mouvement, gardez vos mains symétriques et à la même distance de votre poitrine et laissez-le monter droit au dessus de votre tête. Attendez qu'il soit assez haut dans le ciel avant de tenter un virage. Cela vous donnera un temps de réaction plus important que si vous êtes proches du sol.

 

 
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Apprendre à voler Votre cerf-volant vole dans la direction indiquée par son nez tant que vos poignées de contrôle demeurent exactement à la même distance de votre poitrine. Il tourne dès que vous tirez sur l'une des poignées et cela tant que vos mains ne sont plus symétriques. Plus vous décalez vos mains, plus le virage est rapide et serré.
   
 

Apprenez maintenant à diriger l'appareil par des mouvements de traction. Pour effectuer un virage à droite (sens des aiguilles d'une montre), ramenez doucement votre main droite de 10 à 15 cm vers votre poitrine. Rappelez-vous que tant que vous gardez votre main droite plus proche de vous, le cerf-volant continue à tourner jusqu'à compléter sa boucle. En revanche, chaque fois que vous amenez les poignées de contrôle au même niveau, le cerf-volant se met à voler dans la direction où pointe son nez.

Pour tourner à gauche (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre), exercez la traction douce avec la main gauche.

Attendez bien que votre appareil se soit suffisamment élevé dans la fenêtre pour commencer à vous exercer aux virages. Au début, faites de tout petits gestes (dix à quinze centimètres), et conservez le cerf-volant bien en face de vous, c'est-à-dire ni trop à droite, ni trop à gauche. Après un peu d'entraînement, vous serez capable de balayer l'espace par des mouvements alternatifs de traction sur la ligne droite et sur la ligne gauche.

Lorsque vous aurez acquis une bonne confiance en vous, essayez de compliquer un peu les choses. Tentez de faire entre chaque virage, des lignes horizontales bien droites. Essayez de prévoir la durée et la taille de chaque virage et exercez-vous à respecter vos prévisions. Progressivement, augmentez le taille de vos évolutions pour explorer les limites de votre espace de vol.

La fenêtre de vent

Vous découvrirez vite qu'il existe une limite au-dessus de votre tête et sur les côtés que votre cerf-volant ne peut franchir. Lorsqu'il l'atteint, il s'arrête puis dévente. Ces barrières définissent les limites de votre espace aérien, ce que l'on appelle la "fenêtre de vent". Sur les bords de la fenêtre, votre cerf-volant a tendance à déventer ce qui réclame des mouvements plus fins pour réaliser un virage. Au centre de la fenêtre, le cerf-volant se déplace et répond bien plus vite et aussi développe sa plus forte traction. En progressant, vous sentirez quels types de manoeuvres sont appropriées dans les différentes zones de la fenêtre de vent.

   
Les boucles ou Loopings

 

Une fois que vous serez à votre aise dans toute la fenêtre, tentez de faire un looping. Il faut le commencer très haut dans le ciel. Tirez doucement sur l'une des lignes et conservez le décalage de vos mains. Le cerf-volant commence à descendre et à tourner jusqu'à faire une boucle complète. Dès qu'il se trouve de nouveau au sommet de la boucle, le nez vers le haut, ramenez vos mains au même niveau et laissez remonter l'appareil au-dessus de votre tête. Pour un looping réussi, conservez un décalage parfaitement fixe de vos mains pendant toute la durée de la manoeuvre. Lorsque vous saurez faire des loopings dans les deux sens, essayez de tirer plus fort sur l'une des lignes pour provoquer une boucle très serrée. Pour sortir de cette manoeuvre sans vous écraser, anticipez la vitesse de rotation de l'appareil et ramenez vos mains au même niveau dans la fraction de seconde qui précède le retour du cerf-volant nez vers le haut.

L'enroulement des lignes

 

Après avoir fait exécuter à votre cerf-volant un tour complet, vous découvrez avec horreur que vos lignes se sont enroulées l'une autour de l'autre. Ne cédez surtout pas à la panique ! Bien que cela puisse désorienter au premier abord, rien n'a changé dans le contrôle que vous exercez sur l'appareil. Votre main droite permet toujours de tirer sur l'aile droite et inversement pour la main gauche. En observant bien combien de boucles vous avez pratiqué dans une direction, il est très facile d'exécuter le même nombre de tours en sens inverse. Toutefois, si vous êtes un débutant et que vous vous écrasez avec des lignes enroulées, il est préférable de les détortiller avant de décoller de nouveau.

L'atterrissage de base

 

Si vous n'avez pas déjà atteri accidentellement, vous êtes prêts à achever votre première leçon de pilotage en tentant l'atterrissage de base. Dirigez le cerf-volant à l'extrême droite ou gauche de la fenêtre et laissez-le lentement perdre de l'altitude. La diminution de pression sur la toile lui permet de descendre doucement jusqu'à toucher le sol.

Les rencontres fortuites avec le sol

 

Il se peut que vous vous écrasiez au sol malgré votre ferme intention de l'empêcher. Ce n'est pas grave. Tous les pilotes, même très expérimentés, écrasent leur appareil de temps en temps lorsqu'ils tentent de nouvelles manoeuvres.

Voici quelques conseils qui vous aideront à limiter les dégâts en cas d'atterrissage forcé.

Le plus souvent, le cerf-volant s'écrase lorsqu'il vole vers le bas et que vous ne parvenez plus à savoir dans quel sens le faire tourner. Essayez donc de prévoir les mouvements que vous aurez à effectuer, ainsi vous serez déjà prêt à tourner lorsque le cerf-volant arrivera au ras du sol.

Si vous sentez qu'il est trop tard pour éviter le crash, vous pouvez encore faire quelque chose. Effectuez très rapidement quelques pas en avant (courrez vers l'avant) juste avant que l'appareil ne heurte le sol. Cela le ralentira probablement assez pour limiter les dégâts.

Gardez en mémoire que plus vous évoluez haut dans le ciel, plus vous avez du temps pour penser et pour réagir.

Vérifiez l'appareil avant de reprendre l'air

 

Après vous être violemment écrasé et avant de décoller de nouveau, vérifiez votre matériel avec minutie. Si quelque chose est brisé ou déboîté, vous risquez d'endommager l'appareil en le remettant en vol. Si quelqu'un vous aide à décoller, assurez-vous qu'il a bien compris qu'elle sont les vérifications à effectuer :

  • Toutes les vergues sont-elles bien insérées à fond dans leurs connecteurs de bord d'attaque ?
  • La vergue inférieure est-elle insérée à fond au niveau de la croix centrale ?
  • Les poussoirs de voile sont-ils intacts et bien maintenus dans leurs connecteurs ?
  • Les brides ne sont-elles pas enroulées autour du longeron, des pointes d'ailes ou de l'arrière du cerf-volant ?
  • Est-ce que le cerf-volant semble symétrique d'une pointe d'aile à l'autre ?
  Les atterrissages difficiles font partie de la vie de tout cerf-volant et des dégâts sont toujours possibles. Réparez toujours soigneusement votre appareil avant de le remettre en vol. Si vous ne vous en sentez pas capable, faites appel à un revendeur de cerfs-volants (même si votre appareil ne vient pas de chez lui), il vous donnera de bons conseils ou effectuera lui-même les réparations.