Le choix du cerf-volant en fonction du lieu de pilotage

Selon que vous vous trouviez au bord de la mer, où le vent est soutenu et régulier, ou au contraire dans une zone urbaine voire montagneuse, où le vent est beaucoup plus capricieux, il vous faut choisir un appareil qui nécessite plus ou moins de vent pour décoller et évoluer normalement.

Notez tout de suite que le cerf-volant idéal qui vole quel que soit le régime de vent, n'existe pas. Les appareils sont en général performants dans une plage de vent mini/maxi assez limitée (à faire préciser lors de l'achat).

Si vous habitez à l'intérieur du pays, ne vous équipez pas d'un petit cerf-volant rapide mais qui a besoin d'au moins 20 km/h de vent pour s'exprimer, car vous devrez attendre patiemment des jours et des jours avant que le vent soit assez fort pour simplement décoller. Malheureusement c'est le genre d'appareils que proposent volontiers les magasins généralistes et les supermarchés.

Dans certaines zones très ventées, de grands appareils qui ne supportent pas plus de 4 ou 5 Beaufort pourront vous poser le problème inverse (décollage immédiat, facile, forte traction et explosion des fils de retenue voire de la structure au bout de quelques minutes).

Le type de pratique : vitesse, traction, freestyle, précision ?

Le cerf-volant adapté à tous les styles de vol n'existe pas plus que celui adapté à tous styles de vent. Certains cerfs-volants sont assez polyvalents pour permettre la pratique du freestyle et de la précision mais ils sont en général très onéreux. En fait, chaque appareil possède une qualité prédominante.

Pour l'apprentissage de la traction, le choix doit se porter sur une voile souple de faible envergure pour apprivoiser le vent sans risque d'accident. Une voile souple est, en effet, beaucoup moins fragile qu'un delta de traction car elle ne possède pas de structure susceptible de se rompre. Il est bien évidemment tentant d'acquérir une voile de grande envergure (supérieure à 4 m²) pour imiter les champions de fly-surf vus à la télévision. Toutefois, si vous n'avez jamais tenu de tels monstres de puissance dans les mains, vous aurez une idée de la traction exercée en imaginant être attaché au TGV lancé à pleine vitesse. Vous n'avez pas le droit à l'erreur. Vous risquez de vous blesser sérieusement ou de blesser quelqu'un se situant dans la zone d'évolution. Un dernier conseil concernant la traction est de ne jamais vous attacher à l'appareil (un débutant ne doit pas se servir d'un harnais). Nombreux sont ceux qui se sont fait traîner pendant des dizaines de mètres sur un sol caillouteux.

Demandez conseil au vendeur, en fonction du type de pratique auquel vous vous destinez. Dans le doute, abstenez-vous.

Le choix de la taille

Il existe une large gamme de tailles sur le marché et il faut rappeler encore une fois qu'il y a une contradiction apparente à intégrer : plus un cerf-volant est grand, plus son pilotage est facile. En revanche, un petit cerf-volant nécessite beaucoup plus de vent pour décoller car il est moins toilé, son maniement est délicat et il est instable. Il est donc à réserver à un pratiquant expérimenté qui désire voler par vent fort. Or, le débutant est naturellement attiré par un cerf-volant de petite taille, en général beaucoup moins cher.

Préférez un cerf-volant de plus grande taille mais sans excès (entre 1,5 et 2,5 m d'envergure).

Le type de toile

Le premier critère à considérer (en dehors du prix) est d'ordre esthétique. A chacun ses goûts et ses couleurs favorites.

Il faut toutefois bannir le plastique, synonyme de jouet de bazar et donc de piètre qualité. Les toiles de spi en Ripstop nylon ou en polyester sont en général employées mais il en existe de toutes qualités, et tous prix et de tous poids (en grammes par m²). Bien entendu, plus la toile est légère, plus elle est "technique" et donc chère. Il faut toutefois retenir qu'il vaut mieux privilégier la rigidité de la structure que la faiblesse du poids de la toile (dans des limites raisonnables, bien entendu).

Certaines qualités de voile sont plus ou moins résistantes aux UV, plus ou moins déformables et extensibles à l'usage, plus ou moins imperméables au vent, plus ou moins résistantes au déchirement mais aucune n'est inusable. Il faut admettre qu'un usage intensif vous conduira un jour à faire l'achat d'un nouvel appareil.

La stucture : fibre de verre ou carbone ?

Il est loin le temps où la structure des cerfs-volants était en bois. Aujourd'hui ce matériau est réservé à certains cerfs-volants statiques.

Les cerfs-volants pilotables modernes comportent des structures en fibre de verre ou en carbone.

La fibre de verre est moins chère mais beaucoup plus lourde et moins rigide que le carbone.

Le carbone permet de voler par vent plus faible à surface de voile équivalente. Les meilleurs cerfs-volants sont équipés d'une structure en carbone sauf peut-être les très grands deltas de traction qui peuvent supporter le surpoids de la fibre de verre.

A vous de choisir en fonction de votre budget mais surtout des conditions de vent dans votre région. Car rien n'est plus frustrant que de voir son cerf-volant cloué au sol faute d'un vent suffisant.

Les lignes et les poignées

Ce choix est tout aussi important que celui du cerf-volant. On appelle lignes les fils de retenue du cerf-volant. Ce sont les lignes qui transmettent les impulsions du pilote à son cerf-volant. De la nature des lignes, de leur résistance à la force de traction, de leur longueur, dépend la qualité et la précision du pilotage.

Les lignes en polyamide sont les moins chères mais elles sont lourdes et extensibles, donc mal adaptées au pilotage précis.

Les lignes en polyester sont fournies avec les appareils les plus courants. Elles sont un peu moins élastiques et d'un prix accessible.

Les lignes en polyéthylène sont les meilleures car les plus fines, les plus résistantes à la traction et surtout les moins élastiques (elles transmettent immédiatement les impulsions du pilote, autorisant un pilotage beaucoup plus précis et spectaculaire).

Si le choix est possible, volez avec des fils de 30 mètres environ pour débuter. Cette longueur permet de "voir venir le sol" et de corriger un piqué avant qu'il ne soit trop tard.

Beaucoup de débutants, à tort, hésitent à dérouler une trop grande longueur de lignes. Or, des lignes courtes imposent au pilote des réactions rapides et précises, étant donné que l'appareil évolue dans une hémisphère beaucoup plus petite.

Une résistance des lignes comprise entre 45 et 70 kg est une bonne moyenne.

En ce qui concerne les poignées, le débutant utilise en général des formes moulées qui lui permettent de modifier et de bloquer à son gré la longueur des lignes. Parfois, il utilise des anneaux, pratiques pour enrouler et dérouler les lignes même en cours de vol. Toutefois, ces poignées sont peu recommandées car il peut arriver qu'une ligne prenne brusquement un tour de plus que sa jumelle et le cerf-volant se déséquilibre.

Dans la mesure du possible utilisez des "straps", sangles souples, que l'on peut tenir dans la paume de la main ou passer autour du poignet lorsque le vent forcit et qui donnent les meilleures "sensations".

Les accessoires

Munissez-vous dès le début d'un kit de réparation, avec barres de rechange, spi autocollant assorti à la couleur de votre cerf-volant, poussoirs de voile de remplacement, élastiques et embouts fendus. Il est terriblement frustrant d'être obligé d'arrêtre de piloter au bout de quelques minutes sur le terrain à cause d'un petit "crash".

Pensez à vous :

N'oubliez jamais vos lunettes de soleil. Choisissez-les de bonne qualité (indice de protection CE 3 ou 4). Sinon, le nez en l'air, pour peu que le soleil soit en face de vous, vous ne résisterez pas longtemps. De plus, il est désormais admis que les expositions solaires prolongées sans protection oculaire favorisent l'apparition de cataractes.

Faites attention au coups de soleil, surtout sur le visage et les épaules. Protégez votre peau, surtout celle des enfants. Avec le vent, c'est en général le soir venu que l'on constate les dégâts.

Où acheter ?

Tous les professionnels de la vente sont recommandables. Cependant, si les vendeurs généralistes en matériel de sport ou de loisir ne peuvent vous fournir les informations suffisantes ou vous proposer un service après-vente de qualité (réparations de la structure ou de la voile), alors tournez-vous vers les magasins spécialisés dans le cerf-volant.

Vous serez certains de discuter avec un passionné, pratiquant régulier, qui propose une large gamme d'appareils pour tous les budgets et toutes les pratiques, ainsi qu'un service de réparation efficace et rapide. Il pourra même, dans certains cas, vous proposer de le retrouver sur le terrain pour essayer les divers types d'appareils qui vous intéressent.

   
Retour en haut de page
 

 Mathos